
Clair Ether, Les Veilleurs de l’âme,
huile sur toile, 1,62m x 0,97m, Saint-Jean-Lachalm, décembre 2023
Les Veilleurs de l’âme
Ils ne dorment jamais car veillent
Dans le silence des nuits, la clarté des jours
Leur mémoire porte nos pas invisibles
Ils nous rappellent que chaque souffle
Chaque épreuve, chaque élan
Est traversé par leur regard bienveillant.
Gardien de la Terre, messagers du Ciel
Ils tissent les fils lumineux
Reliant l’âme à l’infini des cieux
Ils se tiennent aux portes de l’invisible
Leurs regards traversent le temps
Dans la spirale de l’air et le souffle des oiseaux
Ils gardent le feu secret des origines
Et l’Arbre-ancêtre veille
Sa sève est mémoire sans âge
Ses racines bercent l’âme de l’Homme
Il murmure :
« Reviens, reviens à la source,
la connaissance n’est pas oubli.
Elle est rivière souterraine qui attend ton pas.»
The Watchers of the Soul
They never sleep for they watch
In the silence of nights, the brightness of days
Their memory sustains our unseen steps
They remind us that every breath
Every trial, every rising spark
Is crossed by their benevolent gaze
Guardian of Earth, messengers of Sky
They weave luminous threads
That bind the soul to infinity
They stand at the gates of the unseen
Their gaze flows through time
In the spiral of air, in the breath of birds
They guard the secret fire of origins
And the Ancestor Tree watches,
Its sap holds timeless memory
Its roots cradle the soul of Man
And the forefather tree whispers :
“Return, return to the source.
For knowledge is never lost.
It is a hidden river awaiting your step.”
Le Tambour des Steppes : Trois nuits pour l’Âme Mongole
The Drum of the Steppes : Three Nights for the Mongolian Soul
| Français | English |
|---|---|
| Il est des voyages qui ne se mesurent ni en kilomètres ni en heures, mais en battements de cœur. | There are journeys that cannot be measured in miles or hours, but only in the beating of a heart. |
| L’été 2000, la Mongolie m’a offert plus qu’un horizon : elle m’a ouvert les portes du Ciel et de la Terre. Là où le temps peu à peu se dissout à la mesure des fibres évanescentes du ciel mongol. Là où les esprits murmurent à l’oreille des hommes leurs secrètes paroles. | In the summer of 2000, Mongolia gave me more than a horizon: it opened the gates of Heaven and Earth. There, Where time slowly dissolves into the fading fibers of the Mongolian sky. There, where the spirits lean close to whisper their secret words into human ears. |
| Au milieu de l’immensité verte, sous un ciel si vaste qu’il semblait respirer comme un colosse, une yourte m’attendait. Là, loin de tout, un chaman et sa famille m’ont accueillie. Non pas comme une étrangère, mais comme une âme en quête. L’air était limpide, le silence d’or ponctué des hennissements des chevaux et des craquements de l’herbe sous les dents des yaks. Déjà le vent portait les promesses de la nuit. | In the midst of the green immensity, beneath a sky so vast it seemed to breathe like a colossus, a yurt awaited me. There, far from all things, a shaman and his family welcomed me—not as a stranger, but as a soul in search. The air was crystalline, the silence golden, broken only by the neighing of horses and the crunch of grass between the teeth of yaks. Already, the wind carried the promises of night. |
| Trois jours, trois nuits. Assez pour laisser derrière moi l’écho de mon ancienne vie. Le chaman est devenu mon guide, le passeur entre les mondes. | Three days, three nights. Enough to leave behind the echo of my former life. The shaman became my guide, the ferryman between worlds. |
| Son instrument : le tambour. Ni objet ni simple musique, mais un pont de bois et de peau dont chaque vibration ouvrait le chemin vers l’origine. Sous ses pulsations profondes comme des pics de roches, j’ai appris à écouter : non pas seulement le son, mais le silence qui le précède, le silence qui le contient : toute la musique des Mondes Invisibles s’est logée en mon âme. | His instrument: the drum. Not an object, not mere music, but a bridge of wood and skin, each vibration opening the path back to the Origin. Beneath its deep pulsations, sharp as mountain peaks, I learned to listen—not only to sound, but to the silence before it, the silence that holds it. And in that silence, the whole music of the Invisible Worlds lodged itself within my soul. |
| Cette initiation n’a pas été un apprentissage, mais un souvenir. Le souvenir d’une connexion qui fut un temps perdue, retrouvée auprès d’un feu crépitant de haleur étoilée par la danse du chaman, entre visible et invisible, entre souffle et éternité. | This initiation was not a learning, but a remembering. The remembering of a connection once lost, now found again beside a fire crackling with starlit warmth, through the dance of the shaman—between the visible and the invisible, between breath and eternity. |

Clair Ether, Transe,
huile sur toile, 1,00m x 1,00m, Paris, 2001
Le chaman de Feu et de Ciel
Il vibre au centre mobile de la nuit
Couronne d’éclats, manteau de flammes et de perles
Son tambour bat comme un cœur de tonnerre
Et l’univers entier se déploie dans sa vibration.
Chaque coup est une étoile qui s’ouvre
Chaque souffle, vivant torrent de lumière.
Il tient dans sa main le batteur d’or
L’outil des passages
La clef des mondes invisibles.
Ô Chaman, funambule céleste
Danseur de feu et de ciel
Fais jaillir en moi l’étincelle première
Et que mon âme se souvienne
De l’éternité qu’elle porte de tout temps.
The shaman of Fire and Sky
He rises at the mobile center of night
Crowned with shards, robed in flame and pearls.
His drum beats like a thunder-heart
And the whole universe unfolds in its vibration.
Each strike is a star opening
Each breath a torrent of light.
In his hand he holds the golden crescent
The tool of passage
The key to the unseen worlds.
O Shaman,
Dancer of fire and sky
Ignite within me the primal spark
And let my soul remember
The eternity it carries.

Clair Ether, Aigle d’Or, chaman guérisseur
huile sur toile, 1,00m x 0,80m, Paris, 2001
L’Alliance
Du creux de la terre, une voix s’élève.
Des racines aux étoiles, le souffle circule.
Les aigles s’avancent, porteurs de visions,
Et leurs ailes tracent le passage entre les mondes.
Celui qui tend la main rencontre le ciel.
Le visage s’incline. Accueil !
Et l’oiseau solaire se pose dans la main de guérison
Main bleue de tous les possibles
Elle s’aligne au axes du Ciel.
Deux souffles se reconnaissent
Un pacte silencieux est scellé
Ce n’est pas l’homme qui apprivoise l’oiseau
C’est la lumière qui choisit son gardien.
The Alliance
From the hollow of the earth, a voice rises.
From roots to stars, the breath flows.
The eagles advance, bearers of vision,
And their wings draw the passage between worlds.
The one who stretches out a hand meets the sky.
A face bends down. Welcome !
And the golden bird rests in his hand.
The blue hand of all possibility
She aligns with the axes of Heaven
Two breaths recognize each other
Becoming a silent covenant.
It is not man who tames the bird
It is the light that chooses its guardian.

Clair Ether, Totem Aigle-Loup,
Huile sur toile, 1,62m x 0,97m, Le Puy-en-Velay, février 2021
Totem Aigle-Loup
Loup de l’aube, gardien des flammes
Tes yeux portent la mémoire des steppes
Ton souffle est vent d’hiver et braise d’été.
De ton front s’élève la flamme intérieure
Sagesse du Temps, matrice des Âges
Colonne de lumière,
Flèche qui perce le ciel
Et rejoint l’éternelle Source.
Aigle-Loup
Alliance des mondes d’ici et d’Ailleurs
Tes ailes de feu embrassent mes ombres
Tes serres d’étoiles ancrent mes racines.
Ô guide,
Ouvre mes yeux à la double vision
Celle de la terre qui porte
Et du ciel qui appelle.
Eagle-Wolf Totem
Wolf of dawn, guardian of flames
Your eyes hold the memory of the steppes
Your breath is winter wind and summer ember.
From your brow rises the inner fire,
Wisdom of Time, matrix of the Ages
A column of light,
An arrow piercing the sky
To reach the eternal Source.
Eagle-Wolf,
Fusion of worlds, here and abroad
Your fiery wings embrace my shadows,
Your star-claws root me to the earth.
O guide,
Open my eyes to the double sight
That of the ground that carries
And the sky that calls.
